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La Fête de la Fadaise

La Croisade des Albigeois, menée au XIIIème siècle, par Simon de Montfort, est à l’origine d’une tradition populaire toujours vivace et toujours fêtée. En 1211, lors du siège de Lavaur, de courageux jeunes Bourguignons allèrent délivrer un des leurs, prisonnier dans cette ville et rendirent à sa mère, une riche veuve, son fils unique. En guise de remerciement, celle-ci instaura, à perpétuité, une fête équestre annuelle. Depuis cette date, chaque lundi de Pentecôte, la fête se perpétue au Prat Contrat. La plus ancienne mention que l'on en trouve, apparaît dans un texte officiel, datant du XVIème siècle. Et les jugements de nombreux procès entre la commune et les propriétaires successifs du Pré, prouve, s’il en était besoin, qu’elle est toujours restée vivace et fidèlement respectée, à travers les siècles.

 

 

De manière immuable, à midi solaire (14h, heure d’été), un cortège se forme ans le village avec, en tête le maire à cheval, suivis des petits soldats avec leur pique légendaire, des chars officiels transportant les blasons du Bourg et du Pré de la Fadaise, le Perroquet, le livre de la Chanson du Pré et la maquette de l’église. Viennent ensuite, les chars fleuris et décorés des associations et des villages voisins, les groupes de danseurs et de musiciens et la foule des amis.

 

 

 

 

Ce cortège descend vers le Pré de la Fadaise, où sont proposées des animations : on cueille l’Herbe d’Amour*, les garçons portent les filles au fond du pré et ne les libèrent qu’en échange du « poutou » traditionnel. Puis vient la traditionnelle course de chevaux, à l’issue de laquelle le gagnant, nommé roi du Pré, choisit sa reine et ses suivants, les demoiselles d’honneur. 

 

 

 

Le cortège se reforme alors, pour remonter au village et retrouver la fête foraine. Un feu d’artifices, tiré à la tombée de la nuit, et un bal clôturent les fêtes de Pentecôte.

 

 

    

 

 

En 2011, le 800ème anniversaire de la fête a été marqué par une grande fête médiévale. La population s'est costumée et de nombreuses animations ont été proposées : campement de "sarrazinois", combats de chevaliers, fabrication de cottes de maille, etc, et bien sûr, un repas médiéval où ont festoyé, plus de 400 villageois, dans la Grand-Rue. Jamais Bourg Saint Bernard n'avait accueilli tant de visiteurs. Une stèle commémorant l'évènement, a été érigée au Pré de la Fadaise.

 

   

 * Briza media ou brize, appelée encore, amourette. Cette graminée, dont les épillets en forme de cœur sur de long pédoncules, lui donne une allure fragile, souple et gracieuse. Elle est offerte en gage d’amour et de fidélité. 

   

 

 

L'église Saint Bernard

L’église paroissiale, dédiée à Saint Bernard, date du début du XVIème siècle, âge d’or du pastel. Elle est inscrite, depuis 1965, à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Eglise paroissiale

Bâti initialement hors les murs, en remplacement de l’ancienne église, située dans la Grand-Rue, cet édifice est un exemple de gothique méridional. Sa porte d’entrée rappelle celle de l’hôtel de Bernuy, à Toulouse, qui est datée de 1504. La nef unique, achevée en 1534, comporte trois travées en croisées d’ogives, avec liernes et tiercerons. Elle est flanquée de six chapelles latérales. La voute de la nef et le chœur ont été entièrement peints à la cire, en 1842, par Jules et Gaëtan Céroni et Ricard.

Voute de la nef

Dans le chœur est exposée une suite de sept grands tableaux de François-Joseph Sieurac, datant de 1834 à 1837, représentant St Bernard prêchant au Bourg, St Pierre, St Paul et les 4 évangélistes. L’essentiel de la décoration intérieure, ainsi que les vitraux et la chaire, confectionnée par un menuisier du Bourg, datent de la fin du XIXème siècle.

 

Plusieurs fois restauré et remanié, le clocher est postérieur à l’édification de l’église. Sa construction débute en 1566, mais 30 ans plus tard, elle n’est toujours pas terminée. Surélevé en 1606 jusqu’à hauteur de la voûte, il est pourvu en 1609 d’un mâchicoulis. Les travaux ne sont achevés qu’en 1618. En 1672, l’archevêque de Bonzi enjoint les consuls de faire réparer la flèche, reconnue fragile. Après avoir tergiversé, ces derniers s’exécutent. Mais le 21 juin 1694, elle est abattue par la foudre puis, relevée. Très ruinée par deux nouveaux coups de foudre, elle est finalement, démolie, jusqu’à un mètre de sa base, pendant la Révolution. Touchée, encore une fois, par la foudre, en 1939, sa restauration est exécutée en aout 1940.

 

L’ensemble campanaire de l’église Saint Bernard porte témoignage d’une particularité de la région, à savoir les petits carillons d’expression d’une octave. Il  comprend 11 cloches, fondues grâce aux dons de généreux mécènes du Bourg :

  • la plus grosse (sol grave) a été coulée à Toulouse, par Leveque Amans et date de 1889. Elle était dotée, à l’origine, d’un joug type « demoiselle », permettant la volée tournante, traditionnelle au pays ;
  • deux autres grosses cloches, coulées respectivement en 1820 (ré) et 1822 (do), la dernière coulée par Viguier de Toulouse

  • le carillon de 8 (mi, fa, sol, la, si bémol, si, do, ré) dues au fondeur Louison de Toulouse, et datant de 1881 à 1895.

L’ensemble campanaire a été entièrement restauré en 2011 et l’ancien clavier manuel à poings, bien qu’inopérant, a été préservé. 

L'église Saint Pierre

De style gothique méridional, l’église Saint Pierre, à Roques, est attestée pour la première fois, en 1538. Mais elle est certainement antérieure. Elle est brulée par les protestants en 1579. Partiellement restaurée une première fois, à la fin du XVIème siècle, une campagne de réparations est entamée en 1608, puis la reconstruction du clocher-porche, en 1749. En 1794, la démolition de l’église ruinée est décidée. Les travaux sont entrepris, mais une partie de l’édifice ancien est préservée. La reconstruction est décidée, en 1810 incorporant les anciennes maçonneries restantes, qui sont toujours visibles. L’église est, ensuite, restaurée à plusieurs reprises. En 1902, le conseil municipal vote la reconstruction du clocher, qui est achevé en 1905, tel qu’on peut le voir, aujourd’hui.

 

L’église de Roques possède deux cloches. La plus grosse date de 1809 et est due à Berta et Lecour, fondeurs de Toulouse. Un plus petite se trouve à l’aplomb de la première et date de 1643.

 

Les monuments aux morts

Par une délibération du Conseil municipal, réuni, le 24 octobre 1920, M. Dardenne, maire, est autorisé à passer un marché de gré à gré avec M. Gache, entrepreneur de travaux, sculpteur statuaire de Toulouse, pour la construction d’un monument aux morts au Bourg et un à Roques. Les plans en ont été établis par M. Bonamy, architecte à Toulouse, pour un montant estimé de 10 000 francs, pour le premier et 4 500,10 francs, pour le second. Une souscription publique est lancée, afin d’aider la commune au financement. La liste des généreux donataires aurait été placée dans une cassette, enterrée sous le monument.

           

Réalisés en pierre de Lavoux,  le premier  porte les noms de 29 bourguignons morts pour la France lors de la Grande Guerre et un tombé, en 1951, en Indochine. Sur celui de Roques 9 noms sont inscrits, pour la grande Guerre et un, pour la Seconde Guerre mondiale. Une grille est commandée à M. Belou, entrepreneur de serrurerie, en 1923, pour le monument de Roques.

    

Edifié à l’origine, au milieu de la place de Cers, le monument du Bourg a été déplacé en 2004, à l’occasion des travaux de restructuration de la place.